vendredi 22 avril 2011

La baie sort de ses gonds


La colère du vent a soulevé le lac
gonflé par les pluies et la fonte des glaces
L’eau est en furie et se rue sur la route
projetant violemment objets hétéroclites
régurgitant ce que l’humain a jeté dans ses entrailles
plastique, bouteilles, cordes et restants de pêche blanche
emmêlés à des branches écorchées par le vent
aux bois et troncs flottés se marient étrangement.

Le quai n’en revient pas
le niveau du lac est si haut
qu’il est presque englouti
giflé de vagues incessantes
sortira-t-il intact de cette intempérie ?

Texte : Marie-Hélène Batchelor

Photos : Michel Saint-Denis et Marie-Hélène Batchelor
21 et 22 avril 2011



Niveau d'eau du lac Champlain à Saint-Armand
(Centre d'expertise hydrique du Québec)


Voir aussi :
Lac Champlain déchaîné (Vidéo sur MétéoMédia)

Et lire :
Quebec floods a sign of climate change? Experts divided on environmental impact of record-breaking floods (The Gazette)



La situation au Camping Philipsburg...

jeudi 21 avril 2011

Tours de passe-passe

Publié le 21 avril 2011 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Saint-Armand : une quatrième tour de télécommunication

Michel Laliberté
La Voix de l'Est

(Saint-Armand) Une nouvelle tour de télécommunication sera érigée dans la municipalité de Saint-Armand. Elle s'ajoutera aux trois déjà en place qui émettent des ondes pour desservir les cellulaires dans ce secteur.

La compagnie Vidéotron a obtenu mardi soir le feu vert de la MRC de Brome-Missisquoi pour construire une tour de 90 mètres. Dans leur résolution destinée à la Commission de protection du territoire agricole, les maires ont indiqué ne pas s'opposer au projet.

Si la CPTAQ donne également son aval, la tour sera construite dans une zone industrielle où se trouvent des carrières. Elle côtoiera les tours de Bell, Telus et Rogers, toutes en fonction dans un rayon de trois kilomètres, près de la route 133.

Le conseil municipal de Saint-Armand ne s'est pas opposé au projet. La future tour sera dans un secteur de faible valeur environnementale, signale le maire Réal Pelletier. «On n'a pas de beaux paysages dans ce coin-là. Et ça va être loin du village; on ne la verra même pas», a-t-il dit hier en entrevue.

M. Pelletier n'a pu dire si l'entreprise a tenté de s'entendre avec une des compagnies propriétaires des tours existantes dans le secteur pour la partager, évitant ainsi de devoir en ajouter une. Il doute que ces entreprises acceptent de collaborer en ce sens. «Une de plus ou une de moins, ça ne change pas grand-chose pour nous. Ce sont des taxes de plus, environ les mêmes taxes chaque année qu'une maison», a-t-il expliqué.

Que les quatre grandes compagnies de télécommunication imposent leur tour dans notre paysage « de faible valeur environnementale » (comme dans tout le Québec habité), c'est une chose, disons tolérable. Que ces quatre mêmes compagnies, malgré l'accueil que nous faisons à leurs tours, n'offrent pas Internet haute vitesse à 40 % d'entre nous, c'est autre chose. Et tout à fait intolérable. Mais ce qui est encore plus inacceptable, c'est l'attitude complice des autorités locales et régionales qui n'exigent pas en retour d'un permis d'implantation, que tous les citoyens de leur municipalité puissent en bénéficier. Si nos ancêtres avaient été aussi laxistes et complaisants, il n'y aurait encore aujourd'hui ni téléphone, ni électricité dans nos campagnes. Et tout ça, comble du ridicule, pour « les mêmes taxes chaque année qu'une maison »! « Ça ne change pas grand chose pour [vous] », monsieur le maire, mais pour nous, les laissés-pour-compte d'Internet haute vitesse en 2011, c'est révoltant.

MISE À JOUR - 13 mai 2011



MISE À JOUR - 7 juin 2011

Lors de la période de questions de l'assemblée publique du Conseil municipal, hier soir, M. le maire confirme que rien ne va plus avec le projet Internet haute vitesse de la MRC. Il nous assure cependant qu'il cherche toujours comment doter la campagne de Saint-Armand de ce service essentiel. Des pourparlers on repris localement avec Bell pour que la compagnie déjà implantée ici dans les villages de Philipsburg et de Saint-Armand puisse étendre son réseau plus à l'est. On pense pouvoir le faire via le chemin Dutch à partir de Bedford où des travaux sont en cours, en utilisant une technologie mieux adaptée et plus abordable...

dimanche 17 avril 2011

« Si on s'y mettait... »

« Ne serait-il pas souhaitable que la population de Saint-Armand puisse disposer d'un lieu où les citoyens ordinaires, comme ceux qui sont impliqués au sein de l'une ou l'autre des institutions locales, pourraient échanger leurs idées afin de jeter les bases d'une collaboration saine et durable entre les organisations existantes et celles qui sont encore à naître?
« Ça intéresse quelqu'un?
« Les institutions : des outils communautaires »
Dans Le Saint-Armand
, avril-mai 2011, p. 3

Bien sûr que ça m'intéresse!

Je propose une rencontre mensuelle ouverte à tous, disons le dernier dimanche de chaque mois, pour échanger sur le temps qu'il fait à Saint-Armand. Avec publication d'un compte rendu des échanges et, s'il y a lieu, recommandations au Conseil municipal ou à toute autre instance.

Si cette formule vous inspire quelque chose, communiquez avec moi par courriel ou dites-le en commentaire et refilez l'invitation à d'autres en cliquant sur l'icône 'M' ci-après :
Jean Trudeau, coord.
Comité local d'initiatives communautaires (CLIC)
jean.trudeau@gmail.com


Mise à jour -- Mardi, 19 avril 2011

Où? Dans chacun des lieux énumérés dans l'éditorial du journal : pourquoi pas?
Quand? J'ai fait une proposition; vous pouvez proposer autre chose.
Comment? Ce serait le premier sujet d'échanges.

3 réponses reçues jusqu'à maintenant, dont 2 par courriel :
« La rencontre mensuelle, c'est une belle idée, une sorte de "bee" aux idées collectives. Oui, mais ? »
« Nous avons tout ce qu'il faut pour lancer cette initiative. Je suis partant. On se rencontre quand? »

samedi 9 avril 2011

À la mémoire de Pierre Gauvreau...

En apprenant sa mort, je me suis rappelé et j'ai relu dans notre journal local l'entretien de Jean-Pierre Lefebvre avec notre concitoyen Pierre Gauvreau, cet homme épris de liberté, signataire du Refus global (pdf), qui a marqué l'art visuel et la télévision québécoise ces dernières décennies. Extraits.
Pierre, comment te définirais-tu?
Dans la mesure du possible, j’évite de me définir. Ça ne m’intéresse pas de m’enfermer dans une catégorie, à savoir si je suis croyant ou si je ne le suis pas, si je suis de gauche ou de droite, parce que ça ne veut plus rien dire tout ça. Donc, je vis ma vie la plus ouverte possible. Je veux être le plus libre possible, et être libre c’est être ouvert. Je considère que je suis né à un moment privilégié de l’Histoire. Je suis de ceux qui ont connu l’arrivée de l’aviation et de toutes sortes de choses qui ont complètement bouleversé la vie des hommes, qui ont rendu caduques les connaissances classiques et les interprétations religieuses de la société.
La société québécoise, la société «canadienne-française», n’est pas toujours une société dans laquelle il est facile de vivre parce que le problème de l’identité, on le traîne avec soi à la journée longue. C’est quoi un vrai Québécois, un vrai ceci ? Êtes-vous une vraie femme, un vrai homme ? On se pose constamment ces questions. Il faut absolument tout cataloguer. Ça révèle une insécurité profonde, et cette insécurité est un des aspects marquants de notre culture. On a par ailleurs l’obsession de vouloir arrêter le Temps. C’est complètement utopique ! Le temps qui a passé depuis qu’on se parle est irrécupérable. La nature, l’univers, sont en mouvement, tout est en mouvement, en déséquilibre, en porte-à-faux. Donc, cela va à l’encontre des valeurs que notre société québécoise - surtout canadienne-française - a voulu se donner et tient encore à se donner.
(...)
Regrettes-tu quelque chose?
Être obligé de mourir. Je le prends pas.

Le texte intégral (pdf) de cette entrevue : « Brève rencontre avec Pierre Gauvreau » dans Le Saint-Armand, vol. 2 no 6, juin 2005 .