dimanche 27 mars 2011

Lourde soirée et grand bonheur musical

« Bienvenue à vous qui venez passer avec nous un moment de grand bonheur musical... (Richard Tremblay)
« Ce soir, nous avons une assez lourde soirée... Lourde, parce que c'est plein de sens... » (Robert Trempe)
C'est en ces termes qu'on nous présentait hier soir la 5e édition du Concert Hors les murs des finissants du Conservatoire de musique de Montréal présenté ici, à l'église Notre-Dame-de-Lourdes.

J'en parle, d'abord parce que j'aime la musique classique; mais aussi, parce que j'aime Saint-Armand et que... Très franchement, je me suis demandé s'il ne s'agissait pas là à la fois la cinquième et la dernière édition de cet événement qui marque si bien le début du printemps...
Pas à cause du programme, encore moins des interprètes : « Nous sommes privilégiés d'avoir accès dans notre région à cette qualité d'interprétation », écrit Richard Tremblay dans son mot de bienvenue. Et c'est tout à fait ça. Plus encore : nous sommes privilégiés d'avoir comme organisateur et présentateur un Robert Trempe qui prend la peine, avant chaque pièce musicale au programme, de nous communiquer sa passion pour la musique en nous présentant le compositeur et le contexte de l'oeuvre.

Pas à cause de l'organisation : tout à fait remarquable! Robert Trempe, Richard Tremblay et, en coulisse, les autres membres du comité organisateur (Marie Dubé, Rita Dupont, Carmen Laroque et Louis Arpin) savent faire les choses. Et surtout pas à cause de l'acoustique de la salle! Pour l'apprécier -- si vous n'y étiez pas --, mettez vos écouteurs (important!) et écoutez pendant quelques minutes l'extrait qui suit... L'enregistrement n'est pas professionnel, mais donne une bonne idée de l'atmosphère sonore.
Valse, op. 116, de Benjamin Godard (1849-1895)
Arianne Brisson, flûte traversière,
accompagnée au piano par Francis Perron.

Pas à cause de l'auditoire présent : attentif et visiblement enchanté, le silence pendant et les applaudissements après en témoignent...
Ni du confort : la fluidité de la musique nous fait vite oublier la dureté des bancs... Ni du prix d'entrée : quand même, 15 $ seulement...
Il y a des signes qui ne trompent pas. Nous étions à peine une centaine; la plus faible assistance depuis la création de l'événement... Et si peu de jeunes dans la salle pour écouter de jeunes musiciens aussi talentueux...

Mais surtout, étrangement, pas de « Bienvenue, l'an prochain! » Omission volontaire de la part du présentateur? Simple oubli attribuable à un moment d'ivresse musicale? Hésitation à s'engager ainsi à organiser une sixième édition face à autant de places vides?

Question cruciale et vitale devant une telle désaffection du public local : reviendra, reviendra pas? Lourde décision!
Photo : Michel Saint-Denis

Témoignage reçu par courriel, le 30 mars 2011

Saint-Armand en harmonie
Par Marie-Hélène Guillemin-Batchelor

Les 26 et 27 Mars dernier, en l’Église Notre-Dame-de-Lourdes, Saint-Armand a eu une fois de plus l’extrême privilège d’assister au concert des finissants du Conservatoire de Musique de Montréal. Baryton, flutiste, violoniste, pianistes et joueuse de cor nous ont impressionné tant par leur talent que par l’interprétation virtuose de diverses œuvres dont certaines assez ardues.

John Giffen, Baryton

Alice Lan Lepine, Cor; Danielle Boucher, piano; Francis Perron, piano;
Ariane Brisson, flûte; Aude St Pierre, piano; Geneviève Beaudoin, violon.

Nous sommes vraiment choyés d’avoir une relève musicale aussi douée. Et nous sommes chanceux que ces jeunes excellents interprètes viennent se produire depuis cinq ans dans la belle Église de notre petit village.

Merci à tous ceux qui se donnent la peine de créer et d’organiser de tels moments de bonheur.

« La musique mets l’âme en harmonie avec tout ce qui existe »
Oscar Wilde

dimanche 20 mars 2011

Développement ou dévitalisation?

Pas facile de s'y retrouver...
Dans le journal Le Saint-Armand, la Société de développement de Saint-Armand nous annonce qu'elle reprend ses activités. Objectif : regrouper des investisseurs, décideurs, entrepreneurs qui ont un intérêt commun pour réaliser des projets locaux collectifs et mettre en place une structure pour assurer la réalisation de ces projets. Priorités : revitaliser les infrastructures récréo-touristiques de Philipsburg; implanter Internet haute vitesse partout et de façon équitable; prolonger jusqu'à Saint-Armand la piste cyclable projetée dans la région.

Dans la même édition, La Rédaction sonnait l'alarme dans son éditorial intitulé « Saint-Armand, une municipalité dévitalisée? ». L'équipe du journal y affirme que notre « population vieillit et [que] les jeunes y sont trop peu nombreux pour assurer le renouvellement normal des forces vives de la communauté. Ce qui entraîne inévitablement, à plus ou moins brève échéance, une baisse progressive des services. [Or] lorsque la population cesse de se renouveler, l’extinction guette la communauté. »

La Voie municipale de mars 2011 nous apprend que le Conseil municipal « travaillera sous peu à la création d'une société de développement économique et communautaire locale. Cette nouvelle société sera en mesure d'accepter et de s'occuper des mandats de développement, tant économique que communautaire, que lui confiera le Conseil ».

Dans la même édition de la Voie municipale, nos élus se veulent rassurants : « Malgré ce qui a pu se dire ou s'écrire, la municipalité de Saint-Armand n'est pas, selon le MAMROT, une municipalité dévitalisée. D'autre part, Saint-Armand est éligible à certains programmes et subventions habituellement attribués à des municipalités dévitalisées... »
Deux choses m'ont frappé en lisant ces articles : d'une part, l'incompréhension manifeste et persistante entre l'équipe du journal local (La rédaction) et le Conseil municipal; d'autre part, l'incapacité de nos élus et de nos 'forces vives' de travailler ouvertement et de concert au développement économique de Saint-Armand.

Or, au-delà des stratégies et des oppositions, il y a une réalité : Saint-Armand ne pourra échapper à la dévitalisation sans projets de développement durable inspirants. Et pour que ces projets se réalisent, il faudrait s'unir et mettre le monde de Saint-Armand dans le coup plutôt qu'en discuter en catimini chacun de son bord.