vendredi 19 juin 2009

Adieu LA CORPO!

Hier soir, c'était l'assemblée générale annuelle de la Corporation bassin versant baie Missisquoi, qu'on appelle ici familièrement La corpo. Qu'on appelait, devrais-je dire, puisqu'il a été décidé d'en changer le nom pour Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi; question de se conformer à la nouvelle loi québécoise sur l'eau, nous a-t-on dit, loi qui « confirme l'approche de gestion concertée et intégrée de l'eau à l'échelle du bassin versant » (communiqué). La CBVBM devient donc l'OBVBM; adieu donc LA CORPO!

Que d'information dans une seule soirée! En plus des mots du président et de la directrice générale, nous avons eu droit à six présentations illustrées :
Ouf! (Impossible de résumer ici toute cette information; je vais mettre la documentation en ligne chez scribd.com avec la complicité et l'accord de la corpo...)

Ce qui m'a surtout frappé durant cette soirée, c'est l'esprit qui anime ceux et celles qui ont fait des interventions. La panique et l'impatience qui ont souvent caractérisé l'assemblée générale de la corpo (j'y assiste depuis quelques années) a fait place à la sérénité et à un début de confiance en l'avenir. C'est le vice-président de l'organisme, Daniel Racine qui, dans son discours de clôture, a le mieux exprimé comment s'est produite cette évolution : « Au début, producteurs agricoles et citoyens s'accusaient mutuellement d'être responsables de la situation catastrophique qui prévaut à la baie Missisquoi; puis, on s'est calmé, on s'est parlé et chaque camp a fini par admettre sa part de responsabilité; maintenant, on est capable de travailler ensemble à des solutions concrètes... »

Il reste encore beaucoup à faire pour que la baie Missisquoi 'redevienne ce qu'elle était'; on nous a même dit que les efforts faits depuis dix ans pour réduire les apports en phosphore dans le lac étaient à toutes fins utiles annulés par de nouveaux apports en amont du bassin versant où il se fait beaucoup de développement... Mais je n'ai pas senti de découragement face à ce constat; au contraire, on semble plutôt le prendre comme un nouveau défi à relever pour les prochaines années puisqu'on travaille à réviser le plan directeur de l'eau pour la baie et à finaliser un nouveau plan d'intervention pour les années à venir.

'L'ex-corpo' célébrera son 10e anniversaire toute la journée du 3 octobre prochain. À cette occasion, le nouveau plan d'action (2010-2016) fera l'objet d'une présentation publique et le site Internet de l'organisme sera mis en ligne.

mercredi 17 juin 2009

« Vieillir à Saint-Armand »

Nouveaux horizons à Saint-Armand (1)

Ressources humaines et Développement des compétences Canada annonce un programme de financement pour la participation communautaire et le leadership : Nouveaux horizons pour les aînés. Il s'agit d'un versement de fonds ponctuels de démarrage pouvant aller jusqu'à 25 000 $ pour des projets communautaires visant à permettre aux aînés de jouer un rôle important dans leur collectivité.

Les projets doivent amener les aînés à faire profiter la collectivité de leurs compétences, de leur expérience et de leur sagesse, et aider à réduire leur isolement social. Ils doivent être présentés par des organismes à but non lucratif, coalitions communautaires, réseaux et comités spéciaux ou par des administrations municipales.

J'en ai parlé à la période de questions lors de l'assemblée publique de juin; les membres du Conseil se sont dits d'accord pour piloter la présentation d'un tel projet à la condition qu'il soit pris en charge de A à Z par la communauté.

Avec le conseiller Clément Galipeau, l'aîné de nos élus locaux, j'ai préparé un plan de travail -- Vieillir à Saint-Armand -- qui pourrait mener à l'élaboration d'un tel projet par toutes les personnes intéressées si le Conseil municipal donne son assentiment.

À suivre.

samedi 13 juin 2009

Saint-Armand a maintenant sa marraine

Fidèle depuis 6 ans, Le Saint-Armand était encore hier bien sagement plié dans notre boîte au lettres. Une fois déplié, il est rassurant de constater qu'il est à la fois semblable et différent des numéros précédents. Semblable par son logo, sa facture, ses rubriques, sa caricature et ses bas de pages publicitaires. Différent par son contenu qui, de deux mois en deux mois, nous rappelle quelques événements locaux marquants ayant souvent échappé à notre attention; qui nous propose aussi d'émouvantes rencontres avec ceux et celles dont le coeur bat en ou pour l'Armandie. Cette fois-ci : Donat Messier, Micheline Lanctôt, la famille Schinck, Daniel Boulet, Lamine...

Mais un article m'a vraiment frappé cette fois, ce genre d'articles qu'on relit pour s'assurer qu'on bien saisi lors de la première lecture : « Avec vous... Sûreté du Québec », par l'agente Mélissa Pelletier de Brome-Missisquoi. La signataire de cette nouvelle chronique nous apprend qu'elle s'est proposée comme marraine de Saint-Armand dans le cadre d'un programme de parrainage des municipalités visant au rapprochement des policiers de la Sûreté du Québec avec la population.

Wow! Voilà une nouvelle renversante dans tous les sens du mot. Jusqu'à maintenant -- disons-le franchement --, le poste de la Sûreté du Québec à Saint-Armand, c'était d'abord un poste budgétaire : une dépense municipale annuelle frôlant les 200 000 $ pour des services très occasionnels, une présence plutôt discrète malgré certaines plaintes récurrentes concernant notamment la vitesse excessive sur nos chemins...

Je me réjouis du fait que l'agente Mélissa Pelletier, une p'tite Pelletier de Saint-Armand veillera dorénavant « à ce que les attentes de la population soient comblées » et qu'elle agisse « à titre de personne-ressource et parfois même de médiateur ». Et, dans la foulée de son invitation à lui envoyer des questions et des commentaires par courriel via le journal (jstarmand@hotmail.com), je formule le souhait qu'elle vienne aussi périodiquement en personne rencontrer la population armandoise lors d'un 5 à 7, par exemple, au Centre communautaire.

mercredi 3 juin 2009

Les églises de Philipsburg

Avec l'ancienne gare et quelques 'vieilles demeures'*, les églises survivantes de Philipsburg, Saint-Armand et Pigeon Hill sont à peu près les seuls vestiges bâtis préservés et bien visibles de l'histoire de Saint-Armand. Une histoire discrète, caractérisée par la diversité d'origine de ses pionniers.

Appuyée financièrement par le Conseil municipal, la Société d'histoire de Frelighsburg a récemment installé un panneau d'interprétation devant chacune des églises de nos deux municipalités et produit un dépliant touristique pour en faire la promotion : La tournée des Églises frontalières - Frelighsburg et Saint-Armand. Géographiquement, ces églises sont toutes localisées à proximité du Chemin Saint-Armand.

À lui seul, le village de Philipsburg, à l'extrémité ouest du Chemin, en compte trois : celle de l'Église catholique, celle de l'Église anglicane et celle de l'Église unie du Canada (United Church).
L'église Saint-Philippe, aussi désignée sous le nom de Sanctuaire Notre-Dame-du-Laus : c'est une église paroissiale catholique toute simple, construite en bois; c'est la plus jeune des trois (1921); et on y faisait jusqu'à récemment encore des pèlerinages.

L'église St. Paul : une église anglicane qui a du style et dont la construction en briques remonte à 1897; mais d'autres l'ont précédée puisque la paroisse a été fondée en 1810.

L'église Philipsburg United : construite en pierres sur flanc de colline entre 1819 et 1821, plus exactement en marbre blanc extrait de la carrière de marbre d'à côté, une carrière qui a fait la fierté de Philipsburg jusqu'au milieu du siècle dernier.
L'église Unie me réservait une surprise. Un jeune homme s'est approché pendant que j'étais attentif à lire le panneau nouvellement installé.
- Aimeriez-vous visiter?, me dit-il.
- Bien sûr. Il y a là des photos ici qui donnent le goût d'y entrer...
- Je vais avertir ma mère; elle va vous servir de guide.

Quelque minutes après, une dame aux cheveux gris sort de la grande maison attenante et s'amène devant l'église avec son trousseau de clés bien en évidence.
- Venez! Entrez.
- C'est ma première vraie visite d'une église protestante, vous savez.
- Assoyez-vous dans un des bancs; vous verrez mieux...
- C'est comme si c'était plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur!

Et, de question en réponse, j'ai appris qu'un des vitraux avait été donné à la paroisse (alors méthodiste) par sa famille, les Symington, que le jubé avait servi de refuge aux soldats loyalistes pendant la Rébellion de 1837, qu'un service religieux était encore célébré le cinquième dimanche des mois qui en comptent 5, que les paroissiens étaient à la recherche d'un pasteur attitré, que la construction prochaine de l'échangeur de l'autoroute 35, juste en face, semait des inquiétudes quant à l'avenir de la plus ancienne église de la région... Et j'aurais appris bien d'autres choses si je m'étais arrêté à un autre moment de la journée que l'heure du souper!

Une bonne idée que ces panneaux d'interprétation des églises frontalières! Plus encore, expérience faite, tout un privilège que de pouvoir entrer dans une église 'autre' et avoir l'impression de vivre à une autre époque pendant un moment, en toucher le mobilier, en sentir l'odeur de passé, entendre, avec un peu d'imagination et en se rappelant Les contes d'Avonlea, entendre quelque hymne religieux chanté en vieil anglais, accompagné à l'harmonium...

Merci pour cette visite, Madame Symington!
Et bravo à la Société d'histoire de Frelighsburg pour cette initiative qui ravive nos églises!

À la suite de ma trop courte visite, j'ai voulu en savoir plus sur l'histoire de cette église classée 'exceptionnelle' par le ministère de la Culture et des Communications du Québec :
  • Extrait de l'inventaire des lieux de culte du Québec, région de la Montérégie, par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2003, 16 pages et annexes. (PDF - 4159 Ko) : document remis au BAPE lors de la consultation publique sur le parachèvement de l'autoroute 35.
  • « UNDERGROUND HEAVEN : A Methodist church in Quebec was once the end of the line for fugitive slaves from the American South », par Robert J. Galbraith dans Leaderpost.com, édition du 3 mars 2009 : " If its walls could speak, the 190-year-old church would tell tales of unfathomable courage, determination, hope, and a love and sacrifice for our fellow man that is rarely witnessed. "
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* Les 'vieilles demeures' font l'objet d'une série d'articles signés Jean-Pierre Fourrez dans le journal Le Saint-Armand : « Patrimoine et vieilles demeures ».

mardi 2 juin 2009

« Il ne faut pas qu'Alexandre soit mort pour rien! »

Dans les médias, la tragique noyade du jeune Alexandre Côté jeudi dernier dans les eaux de la baie Missisquoi n'est qu'un fait divers parmi d'autres.

À Saint-Armand, sa mort est avant tout un drame humain qui touche profondément notre collectivité. Hier soir, pendant l'assemblée publique du Conseil municipal, le maire a tenu à faire le point sur les événements, à 'replacer' les faits. La mort d'Alexandre aurait-elle pu être évitée? comme le prétendent certains journalistes? « C'est l'enquête du coroner qui pourra le déterminer : ce qui est certain, c'est que nos premiers répondants ont tout fait ce qu'il était humainement possible de faire dans les circonstances. »

Il s'en est suivi une période d'échanges remplis d'émotions entre les membres du Conseil et les citoyens présents -- dont quelques proches de la victime et plusieurs témoins de la tragédie -- venus à l'assemblée en plus grand nombre qu'à l'accoutumée. Il m'est impossible de rendre compte ici de l'intensité des interventions souvent touchantes; je ne peux qu'en résumer brièvement la teneur.

Il ne s'agit pas de blâmer qui que ce soit. Au contraire, il faut souligner le fait que nos pompiers volontaires investissent beaucoup de leur temps pour leur formation et il faut apprécier leur dévouement pour la communauté dans les moments difficiles, notamment ce soir-là. Cela dit, il ne faut pas qu'un tel drame se reproduise : « il ne faut pas qu'Alexandre soit mort pour rien ». Il y a des choses à améliorer au niveau de la prévention et au niveau des interventions, pour qu'elles puissent se faire plus promptement à l'avenir. Et ces choses-là, il faut s'y attaquer le plus rapidement possible : mettre en garde la population des dangers du lac durant les périodes critiques de l'année; avoir une embarcation de secours appropriée constamment disponible aux secouristes; offrir des cours à ceux et celles qui pratiquent des activités nautiques, aux jeunes surtout; songer à un dispositif qui puisse sonner l'alarme en cas d'urgence sur le lac; assurer une meilleure communication entre les différents intervenants en pareille situation... Quelqu'un a proposé que les citoyens riverains se rencontrent pour poursuivre la réflexion sur les mesures préventives à mettre en place; le conseiller Martin Landreville s'est dit prêt à être le porte-parole du groupe auprès du Conseil municipal.

Hier soir à l'assemblée publique du Conseil municipal, on s'est parlé de 'vraies affaires' et d'actions concrètes qui doivent en découler. Ainsi, contrairement aux apparences, la vie d'Alexandre n'aura pas été perdue car, grâce à lui, d'autres vies seront sauvées.

J'offre mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses amis.

lundi 1 juin 2009

'Notre' musée

C'était hier la Journée des musées. J'en ai profité pour visiter le Musée Missisquoi à Stanbridge-East, qui ouvrait sa saison 2009. Le thème de cette année quatre-centenaire du lac Champlain : Sur les rives de la baie Missisquoi, 400 ans d'amour et d'indifférence.
« L'exposition 2009 " Sur les rives de la baie Missisquoi " au Musée Missisquoi met en lumière les fruits de l'amour que portent à cette baie ses riverains et les sévices que leur indifférence lui a fait subir, ainsi que sa riche histoire depuis sa découverte par Champlain il y 400 ans. »
La salle principale du musée est donc consacrée au lac Champlain et à son histoire. Quelques objets et artéfacts d'antan, des cartes et des photos, mais surtout des textes descriptifs affichés sur les murs en trop petits caractères (il faut dire que j'avais oublié mes lunettes de lecture...) Les visiteurs motivés y trouveront leur compte; les autres, les jeunes surtout, seront déçus car s'il y a beaucoup à lire, il y a bien peu à voir et à toucher, et aucun dispositif multimédia. « C'est une question de budget, m'a-t-on dit : on a fait du mieux qu'on a pu avec les moyens à notre disposition. »

J'ai poursuivi ma visite en parcourant les salles permanentes qui regroupent par thèmes des centaines d'objets témoignant de la vie et de l'imagination des habitants de la région : un fascinant voyage dans le temps que je recommande hautement à ceux et celles qui sont à la recherche de leurs racines.

Sur le chemin du retour, je me suis dit qu'il y avait peu de choses de Saint-Armand même : j'ai observé un portrait (magnifique) de Philip Henry Moore (Moore's Corner), une vitrine consacrée à la princesse Salm-Salm et une vieille photo de la gare avec son architecture originale... Très peu de choses également dans ce que j'ai noté témoigne du passé francophone de la région (peut-être parce que la présence française est plus récente?)...

Et je me suis posé deux questions. Quelqu'un a déjà émis le souhait que l'ancienne gare devienne un musée local; mais trouverait-on suffisamment d'objets du passé à y exposer? Et les inadmissibles contraintes financières auxquelles est confronté le musée : comment se fait-il que nos gouvernements municipaux et provincial accordent si peu d'importance à la conservation et à la promotion de notre patrimoine historique?