dimanche 15 juillet 2007

Le premier quai de Philipsburg

"Carloads of hay formed a large part of the trains to the pier, and long trains of pulp wood from Sorel and St. Hyacinthe passed along the Philipsburg Junction Railway and Quarry Co. (PR&Q) to be transhipped to steamers and steam-hauled barges on the water route south."

Le quai de Philipsburg, vers 1900
En agrandissant la photo, vous y verrez, en maillot d'époque,
un plongeur entre ciel et eau...

« Une grande partie de la cargaison des trains qui venaient à ce quai se composait de wagons transportant du foin; il y avait aussi de longs trains chargés de bois de pulpe venant de Sorel et de St Hyacinthe; ils passaient sur les voies du P.R. & Q., et leur cargaison était ensuite transférée aux bateaux à vapeur et aux barges tirées par des bateaux à vapeur qui naviguaient le long de la route maritime vers le sud. »

Photo : Album du 150e anniversaire de Philipsburg (1996)
Texte : Stephen Waldbridge, The Philipsburg Junction Railway, traduit par René E.S. Péron
.






Joseph Bouchette dans son livre Description Topographique de la Province du Bas-Canada notait : "La navigation depuis Philipsburg, sur la côte orientale de la Baie Missisquoi, vers Saint-Jean, sur la rivière Richelieu, par laquelle presque toutes les productions de ces townships sont portées au marché, se fait sur une distance considérable dans les limites des États-Unis parce que les bâtiments de toutes espèces sont obligés à s'avancer à plusieurs kilomètres dans le lac, avant de pouvoir doubler la pointe d'Alburg pour entrer dans la rivière Richelieu. Durant ce trajet, ils sont arrêtés par les bateaux des douanes des États-Unis, et souvent retenus sous des prétextes très frivoles, et par de mauvaises querelles, pendant longtemps, souvent au détriment des propriétaires."

Afin de contourner cet inconvénient, ce géographe avait préconisé et conseillé fortement la construction d'un canal reliant la Rivière-du-Sud à la Baie Missisquoi. Ce projet fut présenté à la Législature du Bas-Canada en 1831, déclaré souhaitable et faisable mais non exécuté. Les difficultés financières reliées à la réalisation du canal de Chambly repoussèrent à tout jamais sa mise en place.

Source : Philippe Fournier, Les Seigneuries du Lac Champlain, p. 130

lundi 25 juin 2007

Philipsburg vers 1830

St. Armand, seigniory, in the co. of Missiskoui, is bounded E. by Sutton; W. by Missiskoui Bay; N. by Stanbridge an Dunham; S. by the province line. Granted, Sept., 1748, to Sieur Nicolas René Levasseur, and is now the property of the heirs of the late Hon. Thomas Dunn.

The first settlement was made in 1785 by some Dutch loyalists. The principal stream is Pyke River, on which and other minor streams are many corn and saw-mils. There are 4 villages in St. Armand : Frelightsburg, Philipsburg, Huntsburg, and Martin Village.

Comté de Missisquoi vers 1830 (Bouchette, 1831)


The village of Philipsburg is conveniently situated on the edge of the bay, about one mile from the province line; it is a handsome place, containing 30 houses exceedingly well built with wood, many of them in the peculiar style of neatness common to the Dutch and the others more in the faschion of the American than the Canadian villages : some regard has been paid to regularity in the formation of the principal street, which has a lively and agreeable appearance; between this street and the bay are many storehouses, with wharfs for landing goods at a short distance from them. Many of the inhabitants are employed in trade and mercantile pursuits, besides artisans, and perhaps more than a due proportion of tavern-keepers. On the southside of the road, leading from the village to the eastern part of the seigniory, is a handsome church built with wood and a good parsonage-house; there are also two baptist meeting-houses, a public free-school, and several private schools; from the wharfs there is a ferry to the opposite side of the bay, about 4 miles.

Joseph Bouchette, A topographical description of the province of Lower Canada, with remarks upon Upper Canada and on the relative connexion of both provinces with the united States of America, 1815

samedi 9 juin 2007

1954 : Les Phillies de Philipsburg sont champions


En 1954, les Phillies de Philipsburg remportent le championnat de la Ligue de Baseball Eastern Border
De gauche à droite, au premier rang : G. Caron, R. Rosetti, A. Cournoyer (gérant), M. Laurin, P. Guertin, P. Welch, B. Bombard. Au deuxième rang : B. McGregor, D. Cassidy, M. Plouffe, R. Welch, J. Luber, R. Plouffe, P. Cormier

Photo officielle, telle que reproduite dans l'Album du 150e anniversaire du Village de Philipsburg (1846-1996)

lundi 4 juin 2007

La rue Montgomery en 1895

À Philipsburg, rue Montgomery, à la fin du XIXe siècle
À l'arrière-plan, l'église phare de Philipsburg, United Methodist Church.

Photo : Collection de la Bibliothèque nationale du Québec

This was the First Methodist church in the Eastern Townships. Philip Ruiter and James Taylor deeded land for the church on October 7, 1819 for the Board of Trustees. The foundation stone was laid on July 20, 1819. The architecture of the Philipsburg church reflects the influence of the German Palatine Loyalists and their expertise in stonework. As was typical of Methodist practice, preachers changed often, never remaining long in one church. In 1837-38, during the Patriot uprising, some excitement occurred when the Methodist church was barricaded as an emergency arsenal. Volunteers for the government side, returning from the battle at Moore's Corners, (St. Armand Station), found that the people, under the direction of the Rev. William Squire, had prepared large amounts of salt pork and potatoes in iron kettles to feed those militiamen who had not eaten in many hours.

Construite en 1819, cette église fut la première église méthodiste des Cantons de l'Est. Philip Ruiter et James Taylor contractèrent une terre pour l'église le 7 octobre 1819 pour le conseil d'administration. La pierre angulaire fut installée le 20 juillet 1819. L'architecture de l'église de Philipsburg reflète l'influence des Loyalistes allemands de la région de Palatine par leur expertise en maçonnerie. Comme le veut la pratique méthodiste, les prêcheurs changent souvent ne demeurant jamais longtemps à la même église. En 1837-38, durant la montée des Patriotes, la peur s'empare de la communauté lorsque les Méthodistes se barricadèrent dans l'église avec un arsenal d'urgence. Les volontaires du côté du gouvernement revenant de la bataille de Moore's Corners (St-Armand Station) découvrirent que les gens, sous la direction de l'Honorable William Squire, avaient préparé une grande quantité de lard salé et des patates dans des marmites en métal pour nourrir la milice qui n'avait pas mangé depuis plusieurs heures.

The Americana Hotel


The Americana Hotel
Croquis de l'hôtel Americana construit par un Américain en 1922.

Acheté par un Canadien quelques années plus tard, l'hôtel prend alors le nom de Manoir Lafayette. Les Frères de l'Instruction chrétienne l'acquièrent en 1947 pour en faire leur postulat*. À partir de 1972, l'endroit abritera le Pensionnat Saint-Jean-Baptiste jusqu'en 1997.

*Maison de formation pour les aspirants à la vie religieuse.

Illustration fournie par le Fr. Léopold Sarrazin, i.c.,
directeur du Domaine de la baie Missisquoi

samedi 2 juin 2007

En 1975 : un projet de centre touristique

« Philipsburg, situé aux abords de la Baie Missisquoi, appendice du Lac Champlain, se trouve directement relié, par voie maritime, à toutes les villes limitrophes du lac (Venise-en-Québec, Plattsburg U.S....), à celles situées sur les bords du Richelieu (St-Jean, Chambly, Sorel...), ainsi qu'aux villes situées sur les rives du St-Laurent (Montréal, Québec, Gaspé...) et les autres villes en direction des Grands Lacs. On projette, pour rendre utile cet avantage, la construction d'un centre de tourisme terrestre et fluvial à Philipsburg. Ce centre de tourisme consiste en une marina (qui en est la principale partie), une plage, un terrain de camping, un parc, un stationnement ainsi qu'un 'club house'. »

Texte et illustration : Philipsburg, un site enchanteur, brochure publiée par la Municipalité de Philipsburg, 1975.

lundi 21 mai 2007

Scènes armandoises en 1881

Patrimoine


Dans les archives du Musée McCord, deux encres sur papier évoquent la vie à Saint-Armand en 1881. Ces maisons existent-elles encore?


Source : encres sur papier, collection du Musée McCord

jeudi 17 mai 2007

The Blockhaus


Construit en 1838-39, ce blockhaus pouvait loger 35 hommes.

« A Report of the Missisquoi County Historical Society contains the following note : "This old Block House was built in 1838-39 as a protection against the rebels, as they were called. It was garnisoned in 1840 by Colonel Dyer's corps of Volunteers, followed by a squadron of the Queen's Light Dragoons. " The Block house stood on the hill just back of Mr. James Taylor residence and remained, gradually falling into decay until some time in the first decade of the present century when the remains were demolished. »

Texte : George H. Montgomery, Missisquoi Bay, 1950, p. 110
Photo : Collection de la Bibliothèque nationale du Québec

Autre photo du blockhaus de Philipsburg :

Collection du Musée McCord.

dimanche 4 mars 2007

« La Licorne bleue » (2)

Patrimoine bâti
Un texte de Jean-Pierre Fourrez

Dans le dernier numéro, je vous avais promis d'aller à la pêche aux documents pour tenter de remonter l'histoire et de trouver l'origine de ma maison.

Déception! Je n'ai pas pu aller au bout de ma recherche car, avant 1830, il est difficile de remonter la chaîne des titres des propriétaires et occupants du lieu. Après avoir fouillé les Archives nationales, le bureau d'enregistrement de Bedford, le Musée Missisquoi et Internet, voici finalement où j'en suis.

Partons de la photo de famille (prise en 1892). Assis sur la galerie (restée identique), Robert Burley (1853-1907) et sa femme Jane Krans (1851-1928) sont entourés de leurs enfants : Ella Harriet B., Lena May, Hiram, Clifford, et Frank, le plus jeune assis sur les marches que bien des gens d'ici dans la soixantaine ont connu.


Frank fut le dernier de la lignée Burley. Sa veuve, Arlene Elizabeth Holland vendit la maison à Gregory Keith en 1973. Ce dernier la vendit à Daniel Lebournot (restaurant La Licorne bleue) en 1978. En 1985, John Harrod (professeur à McGill) en devient propriétaire et c'est Josiane et moi qui la lui rachetons en 1999.

Jusque là, tout va bien!

En sens inverse, on sait que Robert Barney Burley (1853-1907) a hérité de cette maison de son père, Luther Burley (1815-1893), par testament. Avant cette date, c'est pour le moment le brouillard le plus complet. Nous pouvons remonter l'histoire de la famille Burley plus avant. Le père de Luther, Robert Sr (1790-1853) est actif dans la campagne électorale du Bas-Canada de 1820 mais il habite Stanbridge East et possiblement Joseph, son père, aussi.

Quant au lot 36 sur lequel est érigée la maison (actuellement 106 au cadastre), je n'en ai trouvé aucune trace avant 1893. Qui a occupé la maison entre le moment de sa construction et le moment où on trouve une trace écrite de la présence de Luther Burley?

Dans mon article précédent, j'étais parti sur la piste de Peter Krans comme constructeur ou occupant, vu la proximité de son moulin à scie (à l'intersection de la rivière de la Roche et du chemin Saint-Armand) mais cela reste une hypothèse. Cependant un détail architectural appuie la thèse d'un constructeur d'origine allemande ou hollandaise : une partie des murs est faite en colombage briqueté, technique apportée par les colons de l'État de New York au Québec à la fin du 18e siècle et début du 19e (réf. : La maison au Québec : de la Colonie française au XXe siècle, par Yves Laframboise, Éditions de l'homme (voir photo).

Peut-être repartirais-je un jour à la pêche et vous dirais-je la suite de l'histoire. En attendant, dans le prochain numéro, je commence à dresser l'inventaire des vieilles maisons de Saint-Armand.

dimanche 28 janvier 2007

The name of Philipsburg

It was apparently not until 1809 that Philip Ruiter decided to establish a regular village and to divide the territory into building lots. The Field Book of Amos Lay, a surveyor, showing the plans and descriptions of the lots then laid out was found among the papers of Sherman Whitwell, P.L.S. in Philipsburg and deposited in the Archives at Ottawa. Mr. Paul Beique, Q.L.S., kindly remarkable success, since at a later date, the original plan, badly torn, was found among the Whitwell papers. Mr. Beique pieced together this original and made a tracing which is reproduced on the following page.
The opening entry of the Field Book opposite Lots Nos. 1, 2 and 3 reads :
"Having been surveyed and leased previous to this date, it is therefore unnecessary to give any further description of their boundaries. April 13, 1809, commenced the survey of the Village of Philipsburg."
It will be noted that John Ruiter's house, the first erected on the territory before it became a Village was built on the lot given the number 10. This house remained standing until a few years ago. Gallagher's Hotel was built as an annex to it. After John Ruiter's death in 1797 his house was occupied by his daughter, Catherine, and her husband, Richard Cheesman. The latter was killed by a shot fired from the Lake when he was standing in the front doorway. The entry in the Church register reads "On the 21st day of January, 1814, died Richard Cheesman of this Seignory of a Wound received from a musket fired off unintentionally by another person on the night of 18th January aged 25 years and was buried on the 23rd day of January in the presence of his brother-in-lay and other subscribing witnesses."
Philip Ruiter built his mansion on Lot No. 15 -- the writer's present garage lot. The accounts of both John and Philip Ruiter show that during their numerous other activities they carried on hotels and it is probable that the mansion was used for this purpose. The hotel was destroyed by fire in the middle of the last century. It is said that it was at this date (1809) that the settlement at Missiskoui Bay was given the name of Philipsburg after Philip Ruiter. For the same reason, the street on which he had built his mansion was named Philips Street.
    Source : George H. Montgomery, K.C., D.C.L., LL.D., Missisquoi Bay (Philipsburg, Que.), Granby Printing and Publishing Co. LTD., Granby, 1950, p. 46-48.

samedi 27 janvier 2007

Charles Wyatt Eaton, peintre


Un des nombreux autoportraits de l'artiste (s.d.)
Photo : Album du 150e anniversaire de Philipsburg (1996)

Né le 6 mai 1849 à Philipsburg, Wyatt Eaton fit tout jeune ses premières peintures dans un petit studio derrière la maison de son père, J. W. Eaton, propriétaire de la Missisquoi Carriage Factory, Juge de Paix et maire de Philipsburg.

Il fit ses études au National Academy of Design de New York. De 1872 à 1876, on le retrouve à Paris où il étudie à l'École des Beaux-Arts avec J. L. Gerome et deux autres artistes français : Jean-François Millet, de l'École de Barbizon, et son ami, Jules Bastien-Lepage.

De retour aux États-Unis, il enseigne au Cooper Institute et ouvre un studio à New York. Il est l'un des fondateurs (et le premier secrétaire) de la Society of American Artists.

Trois de ses toiles -- dont le portrait de Helena de Kay -- furent exposées au Palais des Beaux-Arts de Paris à l'Exposition universelle de 1889. Deux de ses portraits -- celui de M. William F. Kay et celui de Mme Harriet Kay -- font partie de la Galerie d'art du Musée Missisquoi.

Le vieux seigneur
Le Vieux Seigneur, par Wyatt Eaton (1889)
Huile sur toile, 55,5 x 46,5 cm
Source : Galerie d'images du Musée virtuel du Canada
All Rights Reserved - Musée national des beaux-arts du Québec.


Il est décédé le 7 juin 1896, à Newport au Rhode Island et fut inhumé ici, au cimetière de Philipsburg.

Source :
D'après George H. Montgomery, Missisquoi Bay, Granby Printing and Publishing Co. Ltd., 1950, p. 68 et 124, qui cite l'Encyclopaedia Britannica. Texte original en anglais.

The Missisquoi Carriage Factory

Missisquoi Carriage Factory
À l'arrière-plan, on peut voir un bateau à vapeur sur la baie Missisquoi.

The large carriage shop was the Missisquoi Carriage Factory. It stood on the North East corner of Philips Street and Foundry Hill. (..) The Carriage factory was really an important one and it is quite true that in addition to supplying the local demand and shipping to the Montreal market it had an export trade with New Zealand. It was operated by Mr. J. W. Eaton who in addition to being a Justice of the Peace was also Mayor of Philipsburg and President of the Missisquoi and Rouville Fire Insurance Company, which then had its head office in Philipsburg. Mr. Eaton resided at the foot of South Street. (...) [His house] was formerly used as a hotel (...). It offered the first hospitality to travellers entering Canada by the stage coach from Albany. Mr. Eaton's son, Wyatt Eaton, who later became a very well known artist and portrait painter, did his early painting in a studio at the rear of the house.
Texte et illustration :
George H. Montgomery, Missisquoi Bay, Granby Printing and Publishing Co. Ltd., 1950, p. 67 et 68.

vendredi 26 janvier 2007

George Hugh Alexander Montgomery

George Hugh Alexander Montgomery is one of the Montreal bar, of which he is an ex-councillor. He has successfully pleaded cases in al the courts of Canada and before the privy council and has for some years occupied an enviable place at the bar of this city. He was born at Philipsburg, P.Q., February 5, 1874, a son of the Rev. Hugh and E. M. (Slack) Montgomery. (...)

In 1909 he was created king's counsel. His work in the courts has shown him to be largely a master of the principles of jurisprudence and also possessed of the power to present his cause clearly, cogently and logically, His ability as an advocate is acknowledged by contemporaries and colleagues.



Mr. Montgomery is the owner of Lakeside Stock Farm at Philipsburg, Quebec, the home of some of the finest Ayrshire cattle and Clydesdale horses in the Dominion. Modern in its improvements, with fine natural advantages, this farm countains two hundred and fifty acres of the finest arable soil, for which most of the eastern township farms ar noted, as well as ample additional acreage to meet the requirements of a sucessful stock farm.

Mr. Montgomery has for mort than twenty years been extensively interested in farming operations, and from time to time has added to his holdings, in the eastern townships, which now comprise more than seven hundred acres. It was more than ten years ago that he started in to breed the best in pure-bred Ayrshire cattle, and while finding all the recreation and entertainment sought by a gentleman farmer, the project has been conducted on a business as well as a scientific basis with gratifying results. Stock from Lakeside Stock Farm have successfully contested in the show ring with the best herds in Canada. Equally as high class are the Clydesdale horses owned and bred at this farm.

In 1913 Mr. Montgomery completed his beautifil country residence on Missisquoi Bay near Philipsburg. Modern in its appointments, the structure is of field stone up to the ground floor, above which it is of Elizabethan style, and from its site overlooking Lake Champlain, comprises one of the most attractive homes in that section. (...)
Source :
Atherton, W. H. (William Henry), Montreal from 1535 to 1914. Volume IIII : biographical, Montreal, 1914, p. 352-355 via le site Our roots/Nos racines

dimanche 14 janvier 2007

Le journal le Saint-Armand ne disparaîtra pas

(Communiqué reçu le 13 janvier 2007)

Chers amis et amies,

Lundi dernier 8 janvier, lors de sa séance mensuelle, le Conseil municipal nous a annoncé qu'il ne financerait plus Le Saint-Armand, de quelque manière que ce soit, ni par subvention, ni par achat d'espace. La raison officielle est que, d'une part, la municipalité entame une ère d'austérité et coupe dans tout ce qui lui semble superflu (!!!), et que, d'autre part, elle estime avoir fait son devoir en nous attribuant durant trois ans une « aide au démarrage d'un projet communautaire ».

Le Maire et ses conseillers semblent ignorer qu'un « projet communautaire » est par définition d'intérêt général et peut donc être soutenu financièrement par les contribuables. Le Saint-Armand dérange-t-il parce qu'il lui arrive parfois de critiquer la politique municipale? En tout état de cause, la décision prise ne dénote malheureusement qu'un manque de vision flagrant de la part du conseil.

Même si c'est un coup dur pour le journal, Le Saint-Armand ne disparaîtra pas. Il est devenu une nécessité, presque une institution, et la plupart de nos concitoyens l'ont adopté, le soutiennent (même silencieusement) et attendent le prochain numéro avec impatience. Il fait l'envie des villages avoisinants. Au fil de nos 20 numéros, malgré quelques erreurs bien excusables de la part de bénévoles sans expérience du journalisme, nous avons oeuvré pour la communauté de façon exemplaire et respectueuse de chacun. Nos chroniques font connaître la vie chez nous et témoignent de notre désir que nos villages restent vivants.

Bref, nous sommes fiers de notre journal et, même si nous sommes profondément déçus de ne pas recevoir d'appui de nos élus, nous avons l'intention de continuer. Nous chercherons de nouvelles sources de financement et, lors de notre prochaine assemblée générale (date à déterminer), nous comptons sur vous pour nous aider dans ce sens.

Merci à tous et à toutes de votre appui fidèle.

Jean-Pierre Fourez
Rédacteur en chef du journal Le Saint-Armand

vendredi 12 janvier 2007

Im-pa-tien-ce ci-toy-en-ne


DE Saint-Armand sur le Web
Billet aigre-doux
Janvier 2007

C'était, le 8 janvier dernier, la première assemblée publique du Conseil municipal de Saint-Armand de l'année 2007. De mémoire d'homme, c'est l'assemblée régulière publique la plus courte jamais tenue par ce Conseil. En plus de nos élus (moins une), étaient présents une douzaine de citoyennes et citoyens qui s'intéressent encore à la vie municipale.

Le Conseil actuel arrive bientôt à mi-mandat. Après avoir assisté pratiquement à toutes les assemblées publiques depuis la dernière élection, j'ose faire ici quelques observations sur la façon dont évolue ce dernier bastion de notre démocratie locale.

Les membres de notre Conseil municipal sont des hommes et des femmes consciencieux et dévoués qui pour la plupart ne comptent ni leur temps ni leurs énergies quand il s'agit de bien gérer les biens collectifs de Saint-Armand avec un budget annuel approchant les 2 millions de $. À ce chapitre, ils méritent notre confiance et notre soutien. Mes propos ne remettent pas du tout en question la qualité et l'intégrité, ni même les choix des personnes qui se sont vues confier l'administration de nos taxes foncières.

Je me questionne cependant sur leur conception de la démocratie municipale -- en particulier celle du maire Réal Pelletier --, considérant le peu d'importance qu'accorde ce Conseil à l'information et à la participation des citoyens qu'il représente. Il ne s'agit pas là d'une affirmation gratuite : je l'illustrerai par des faits bien précis qui ont marqué l'année 2006 et par le rappel des orientations récemment annoncées par le maire pour les trois années qui viennent.

Saint-Armand n'est pas une communauté tissée serrée. C'est plutôt une collectivité en courtepointe. La municipalité regroupe deux villages, des hameaux centenaires, des développements résidentiels plus ou moins récents, plusieurs fermes isolées et quelques industries primaires. Tous ces groupements sont caractérisés par leur diversité socio-culturelle et leurs particularités géographico-historiques. Le paysage naturel armandois est tout aussi varié; comme le sont ses ressources et son économie, d'ailleurs. Les habitants bien enracinés ou récemment transplantés dans l'ex-seigneurie de René-Nicholas Levasseur ont cependant quelque chose en commun : un profond attachement à leur milieu. (La première fois que j'ai emprunté le chemin Saint-Armand, c'était en mai 1978, je me suis dit spontanément : « C'est ici que j'aimerais dorénavant vivre et mourir! » Plusieurs depuis m'ont d'ailleurs dit qu'ils avaient eu une réaction semblable en découvrant l'endroit.)

La municipalité actuelle est l'aboutissement de plusieurs fusions administratives à travers l'histoire, la plus récente étant celle des villages de Philipsburg et de Saint-Armand-Ouest en 1999. Qui dit fusion dit éloignement des résidants du pouvoir décisionnel. (Je serais curieux, par exemple, de savoir combien de parents dont les enfants fréquentent encore l'école Notre-Dame-de-Lourdes à Saint-Armand s'inquiètent de ce qui se passe aux séances des Commissaires qui, depuis la dernière fusion des Commissions scolaires, se tiennent à 60 kilomètres d'ici...) Ces fusions faites au nom de 'la rationalisation' amènent avec le temps les administrateurs à 'oublier' l'identité locale (la vraie vie, quoi) : efficacité oblige. Conséquences : atténuation du sentiment d'appartenance à la communauté dont on se sent de moins en moins partie prenante, désaffection à l'égard du pouvoir public qui nous ignore et, en bout de ligne, déclin des valeurs démocratiques. C'est là, selon moi, la principale raison de l'indifférence de plus en plus généralisée face aux élections municipales et scolaires; et c'est ce qui, localement, explique en grande partie que tous les membres du Conseil municipal actuel de Saint-Armand ont été nommés par acclamation en 2005.

Face à cette situation, nos 'élus' locaux ont deux choix : se cantonner comme si de rien n'était dans leur rôle d'administrateurs légitimes de la municipalité ou s'ingénier à trouver des moyens pour que leurs concitoyens se sentent concernés par la vie municipale et s'impliquent activement dans le développement de leur communauté.

Or, pour ranimer la démocratie au niveau local, il n'y a pas 56 moyens : cela passe d'abord par l'information des citoyens et ensuite par une ouverture à leur participation active au développement de leur milieu.

Dans cet article, nous allons nous arrêter à l'information; dans un article subséquent, il sera question de participation.

Le Conseil et l'information des citoyens

L'année 2006 a été marquée par une initiative sans précédent et très prometteuse du Conseil de Saint-Armand au chapitre de l'information municipale : la soirée d'informations du 31 mai sur un projet de zonage local de production. Nous avons été nombreux ce soir-là à répondre à l'invitation du maire Réal Pelletier, à venir le questionner avec ses experts invités sur le cadre législatif du zonage et sur le projet à l'étude, nombreux aussi à exprimer nos attentes pour que notre milieu naturel soit protégé. L'événement amena même un groupe de citoyens à déposer un document de recommandations quelques jours plus tard, lors de l'assemblée publique régulière du Conseil.

Autre initiative prometteuse du Conseil municipal en 2006 au chapitre de l'information : la parution d'une chronique -- « La mairie vous écrit... » -- dans chaque numéro du journal bi-mensuel Le Saint-Armand. « Le Conseil municipal de Saint-Armand a décidé de participer au financement du journal Le Saint-Armand en achetant un espace dans ses pages. Il servira à favoriser la communication et les échanges entre tous les contribuables et le Conseil municipal sur des sujets importants », pouvait-on lire en préambule à la première chronique, sous la plume du conseiller Martin Landreville.

Favoriser la communication et les échanges... Contre toute attente, ces deux initiatives n'ont cependant pas fait long feu. Le maire Réal Pelletier vient d'annoncer qu'il n'y aurait plus de chronique dans le journal, l'entente étant échue. Quant à l'étude des recommandations issues de l'assemblée d'informations du 31 mai, elle est reportée d'une séance du Conseil à l'autre depuis l'adoption par ce dernier en juillet dernier du libellé initial de la MRC à peine modifié (Résolution 06-07-2086).

Deux autres projets initiés en mars 2006 et liés à l'information municipale sont demeurés jusqu'à maintenant lettres mortes. Le premier, mis de l'avant par la conseillère Ginette Lamoureux Messier, d'utiliser le site Web de la CRE (Conférence régionale des élus de la Montérégie-Est) pour y diffuser gratuitement les avis et communiqués du Conseil. Le deuxième, cette initiative mise sur la table par le conseiller Martin Landreville de créer un site municipal de type blogue en vue d'y informer et d'y consulter en ligne la population locale sur les sujets abordés aux assemblées du Conseil (Résolution 06-04-2006). Or, huit mois plus tard aucune information émanant du Conseil n'a encore été diffusée via le site de la CRE Montérégie-Est. Quant au projet d'un blogue ou d'un site Web officiel pour la municipalité, après des mois et des mois de tergiversations pour réserver l'adresse URL saint-armand.qc.ca auprès de l'ACEI, il est mis sur la glace : le maire vient en effet d'annoncer que le projet de site Web municipal serait remis à l'ordre du jour en 2008, au moment où l'accès Internet haute vitesse devrait être disponible partout dans la municipalité.

En décembre dernier, tous les contribuables de Saint-Armand recevaient par la poste le 2e numéro du Bulletin de l'hôtel de ville avec le « Rapport du maire à tous les contribuables de la municipalité de Saint-Armand ». Dans ce rapport, il n'est fait aucune mention des précédents projets sauf celui de l'implantation d'Internet haute vitesse d'ici 2009 (!); l'information municipale ne figure pas non plus dans les orientations annoncées pour les trois prochaines années.

Il serait incorrect de ne pas mentionner quelques gestes posés par le Conseil en 2006 au chapitre de l'information : celui d'avoir procédé à l'installation d'un système d'amplification qui corrige en grande partie la mauvaise insonorisation de la salle communautaire où se tiennent les assemblées du Conseil; celui aussi d'avoir favorisé la diffusion des projets d'ordre du jour et des procès-verbaux dans Saint-Armand-sur-le-Web -- un service public que nous offrons gratuitement; celui enfin d'avoir accordé une plus grande importance et une plus grande flexibilité à la période des questions lors des assemblées et de l'avoir programmée à heure fixe.

Mais c'est beaucoup trop peu...

Les membres du Conseil actuel ont le devoir de faire en sorte que le scénario des dernière élections municipales ne se répète pas en 2009 à Saint-Armand. S'ils doivent alors être réélus, il serait normal que ce soit à l'occasion d'une élection démocratique avec un vote en bonne et due forme. Pour cela, il leur faut entretenir l'intérêt des Armandois et des Armandoises pour ce qui se passe dans leur municipalité en les informant régulièrement de l'évolution des différents dossiers. Tout simplement parce qu'il n'y a pas meilleure stratégie pour susciter une saine et constructive opposition démocratique!

Informer risque de faire évoluer les choses en suscitant des commentaires, des suggestions, des questions, des remises en question, bref, de l'opposition. Informer et consulter permet aussi d'engendrer des consensus constructifs mobilisateurs : la soirée d'informations du 31 mai sur le zonage de production en est une belle illustration.

Ne pas informer peut cependant avoir des conséquences bien plus néfastes : la méfiance, la procrastination, la banalisation, la suspicion... Pire encore, le désintérêt et l'indifférence. Autant d'attitudes qui, à plus ou moins long terme, ne peuvent être que préjudiciables à la démocratie municipale.

Pour ne pas rester théorique, je rappellerai quelques-uns des thèmes dont les tenants et aboutissants sont demeurés plus ou moins obscurs malgré qu'ils se soient plus d'une fois directement ou indirectement retrouvés inscrits à l'ordre du jour des assemblées publiques du Conseil municipal de Saint-Armand en 2006 :
  • la contribution de la municipalité pour stopper l'euphorisation chronique de la baie Missisquoi -- les cours d'eau sont de compétence municipale depuis janvier 2006;

  • l'implication municipale dans la révision du projet provincial de parachèvement de l'autoroute 35 dont l'impact risque d'être majeur sur l'avenir de Saint-Armand -- selon l'avis même du BAPE;

  • la hausse du rôle d'évaluation et les choix budgétaires qui justifient celle des taxes foncières malgré des surplus budgétaires -- hausse de 7,5 % à partir de 2007, annoncée verbalement par le maire;

  • l'implication de la municipalité dans le socio-culturel -- que prévoit faire le Conseil pour que Saint-Armand, maintenant désigné « carrefour culturel », en devienne véritablement un?;

  • le soutien au développement économique local -- qu'entend faire le Conseil municipal pour éviter que ne se reproduise l'échec d'initiatives commerciales récentes pourtant prometteuses?;

  • la conservation du patrimoine et la transmission de l'histoire du milieu -- la conservation de la mémoire collective doit-elle être laissée à la bonne volonté des individus et aux institutions extérieures; n'est-elle pas plutôt une responsabilité collective locale?;

  • l'accès pour tous à une connexion Internet à large bande -- comment expliquer que les nombreuses démarches soient infructueuses jusqu'à maintenant malgré d'importants déboursés pour des études;

  • le site Web officiel de la municipalité en vue de consulter les citoyens sur les sujets à l'étude aux assemblées du Conseil -- pourquoi le reporter en 2008 après en avoir si souvent parlé en 2006?;

  • les recommandations proposées à la suite de la soirée d'information du 31 mai 2006 en vue de définir la phase 2 du zonage de production -- qu'en advient-il?
Voilà autant de dossiers pour lesquels les citoyennes et les citoyens de Saint-Armand méritent d'être mieux informés parce c'est nous tous qui en assumons les frais en bout de ligne. Et d'autres encore, dont ceux qui ont fait l'objet d'articles dans Le Saint-Armand : celui de la déforestation à des fins d'épandage et celui des importants investissements consentis par le Conseil pour le pavage des rangs. L'entretien de nos chemins et leur patrouille par la Sureté du Québec constituent les deux plus importants postes de dépenses municipales...

J'ai rappelé précédemment l'événement citoyen de l'année 2006 à Saint-Armand : la soirée d'informations du 31 mai au Centre communautaire. Je rappellerai en terminant un autre événement, moins récent mais tout aussi marquant : le grand rassemblement au terme du concours « Invente ton village! », auquel Robert Crevier avait convié nos jeunes en 2004. Ces deux événements éminemment rassembleurs ont un point en commun : celui d'avoir été une occasion de faire s'exprimer publiquement les rêves citoyens.

Je souhaite que nos élus locaux - le maire Réal Pelletier en tête -- créent un climat plus ouvert au dialogue avec la population afin que tous puissent partager leur vision de Saint-Armand et travailler ensemble à en réaliser ce qui nous est commun à travers des projets rassembleurs, structurants, constructifs et enrichissants (dans les deux sens du mot).

Jean Trudeau
p.s. - Deuxième volet à venir
Le Conseil municipal et la partipation : le sous-développement guette Saint-Armand si les citoyens ne s'impliquent pas dans leur milieu. Il y a des signes qui ne trompent pas.



Documentation en ligne :
  1. Procès-verbaux des assemblées du Conseil municipal
  2. Recommandations d'un groupe de citoyens concernant le zonage de production
  3. Le comité consultatif d'urbanisme (CCU) - Document du MAMR

lundi 1 janvier 2007

Souhaits en un mot pour 2007

À nos élus locaux
d'être à l'écoute

À la Corpo baie Missisquoi
d'être leader

Au journal Le Saint-Armand
d'être rassembleur

Aux 1 300 Armandoises et Armandois
d'être fiers

À nos députés
d'être présents

À tous les candidats aux élections prochaines
d'être visionnaires




Aux plus vieux
de nous en souvenir

Aux plus jeunes
de bouger

Aux artistes
d'être inspirés

Aux entrepreneurs
d'être imaginatifs

Aux médias
d'être honnêtes

Aux diffuseurs
d'être responsables

Aux blogueurs
d'être authentiques

Aux publicitaires
d'être respectueux

Aux actionnaires
d'être raisonnables

Aux bénévoles
d'être chaleureux

Aux professeurs
d'être inspirants

Aux parents
d'être fermes

Aux soignants
d'être patients

Aux intellectuels
d'être éclairants




À nous
de persister

À nos enfants
d'être rayonnants

À nos clients
d'être nombreux

À vous
de sourire...


Et quels sont les vôtres?