mardi 21 mai 2019

Le 'testament environnemental' de Richard Lauzier

Connaissez-vous Richard Lauzier? Il était agronome dans notre région. Jusqu'en 2014, année où il a pris sa retraite après s'être impliqué comme pas un durant une vingtaine d'années auprès des agriculteurs et agricultrices d'ici, soucieux de la qualité de l'eau et de l'environnement. Il est décédé le 30 avril dernier, à l'âge de 67 ans.

En décembre 2014, le journal Le Saint-Armand lui avait demandé s'il avait un message à nous laisser à l'occasion de son départ à la retraite. Je crois important d'en rappeler les derniers paragraphes, mais son témoignage est à lire au grand complet.

« Je pars [...] avec une préoccupation personnelle que je veux partager : la maîtrise de l’agriculture par les géants de l’agrobusiness, les quelques multinationales qui ont commencé à jouer à l’apprenti-sorcier avec les plantes en manipulant les bases de la vie, les gènes. Les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont maintenant la norme dans les grandes cultures. L’essentiel du maïs et du soya plantés dans les champs autour de nous résulte de la manipulation génétique. Beaucoup de ces plantes sont ce qu’on appelle Round-Up Ready, ce qui veut dire qu’elles résistent au glyphosate, un herbicide utilisé depuis longtemps. Saviez-vous cependant qu’on retrouve maintenant du glyphosate dans tous les organismes vivants – plantes humains, animaux – dans tous nos cours d’eau, dans le sang des foetus ? Quel sera l’effet à long terme ?

« On nous avait vendu l’idée des OGM en faisant valoir qu’on allait réduire la quantité de pesticides présents dans l’environnement ; or, ces plantes ont plutôt entraîné une augmentation de l’usage du Round-Up Ready. Maintenant, les compagnies semencières ne vendent à peu près plus que des OGM et, en outre, les semences sont enrobées d’un cocktail de fongicides et d’insecticides systémiques dont les fameux néonicotinoïdes, qui sont dommageables pour les insectes pollinisateurs, les abeilles entre autres.

« Ces compagnies ont introduit leurs organismes génétiquement modifiés en prétendant qu’ils allaient contribuer à contrer la faim dans le monde. Je n’en crois pas un mot : la faim dans le monde ne vient pas d’un problème de production de nourriture, mais de la mauvaise distribution de la richesse à laquelle l’humanité est confrontée et le fondement de la stratégie des grandes compagnies semencières est de rendre les agriculteurs dépendants de leurs produits. Les multinationales n’ont pas de coeur et pas d’âme ; elles sont aux mains de gestionnaires dont le but est de maximiser leurs profits. Ce sont tous les acteurs de la chaîne qui en sont victimes, autant les vendeurs d’intrants que les agriculteurs et, ultimement, les consommateurs citoyens. Pourquoi croyez-vous qu’ils se débattent comme des diables dans l’eau bénite pour empêcher l’identification des OGM dans les produits : parce qu’ils savent que le consommateur qui verra que le produit contient des OGM laissera celui-ci sur la tablette. »

Richard Lauzier  (1952-2019)
En rappel : présentation en juin 2009 de son Projet Lisière verte

mardi 7 mai 2019

Aidez-moi à comprendre, quelqu'un...

Avec une quarantaine de citoyens et citoyennes de Saint-Armand, j'étais présent hier soir à la séance ordinaire du Conseil municipal.

Brent Chamberlin
(Photo : site Web de la municipalité)
J'avais appris, deux semaines auparavant dans La Voie de l'Est, que notre maire avait remis sa démission. « ...il aurait éprouvé certaines frustrations devant les lourdeurs administratives imposées par le gouvernement du Québec aux municipalités », selon ce que rapporte le journaliste. « La lettre de démission de M. Chamberlin sera déposée au conseil lors de sa prochaine assemblée publique, le lundi 6 mai, a indiqué au journal Le St-Armand (sic) Martine Loiselle, directrice générale de la municipalité. »

Ce qui fut fait, littéralement, hier soir, lors de cette autre assemblée publique vite expédiée. Jugez-en par vous-même : une cinquantaine de sujets à l'ordre du jour 'réglés' en moins de 90 minutes incluant la période de questions...
  • Article 8.4  Dépôt de la lettre de démission de M. Brent Chamberlin
  • Article 8.5  Dépôt de la lettre de démission de M. Louis Hauteclocque
Tout cela s'est fait dans l'ordre et en toute conformité avec les lois et règlements qui régissent les municipalités, je n'en doute pas.

Mon questionnement est tout autre. Brent Chamberlin et Louis Hautecloque ont été élus par les citoyens et citoyennes le 5 novembre 2017 après avoir pris certains engagements envers la population d'ici. Si la démission et l'embauche d'un pompier ou d'une pompière sont la stricte responsabilité du Conseil, comme ce fut le cas hier soir (Articles 9.2, 9.3 et 9.4 de l'ordre du jour), la démission du maire et d'un conseiller concerne directement les citoyens et citoyennes de la municipalité.

Je m'explique mal qu'on puisse traiter leur démission comme une 'affaire courante', sans même lire leur lettre de démission, sans même souligner leur implication citoyenne. Ou alors, je ne comprends absolument rien à la démocratie municipale.

lundi 6 mai 2019

Le sanctuaire Notre-Dame-du-Laus renaîtra-t-il?

(Photo : cathofrontieres.org)
C'est du moins ce que souhaite l'évêque de notre diocèse, Mgr Christian Rodenbourg. Il était de passage à Philipsburg hier pour célébrer la messe dominicale, et c'est ce qu'il a laissé entendre dans son homélie, évoquant même la construction d'un nouveau quai sur le lac en face de l'église pour qu'on puisse y venir en bateau...

Tout un défi dans le contexte actuel de la pratique religieuse ici comme partout au Québec et ailleurs!

Je lisais récemment à ce propos qu'en Europe la Fondation Églises ouvertes, travaille à mettre en valeur le patrimoine religieux — déserté là aussi — en maintenant les églises ouvertes avec différentes approches. Pourquoi pas ici? Selon Gery de Pierpont, chargé de projets pour cette fondation : « Une église fermée est une église qui meurt. Pour la préserver, il faut la maintenir ouverte. » Nous en avons malheureusement plusieurs exemples dans notre région...

En rappel : On vient (de loin) prier à Philipsburg

mercredi 1 mai 2019

Baie Missisquoi : Y a-t-il vraiment risque d'inondation cette année?

C'est ce qu'on redoute en tout cas, selon le journal L'avenir et Des Rivières de cette semaine; et la municipalité se prépare à toute éventualité. S'il y a un risque d'inondation, il n'est pas imminent; la photo ci-après prise aujourd'hui en témoigne. Mais l'eau s'approche dangereusement de l'avenue Champlain qui longe le lac; vaut donc mieux être vigilants...


On peut suivre au jour le jour les données sur le niveau de l'eau recueillies à la station hydrométrique de Saint-Armand à l'adresse suivante : https://www.cehq.gouv.qc.ca/suivihydro/graphique.asp?NoStation=030409

En rappel : La baie sort de ses gonds (avril 2011)