mardi 1 juillet 2025

ITE MISSA EST ! (2)

Juin 2024 —> Juillet 2025

Il y a plus d'un an, les gens de Philipsburg (Saint-Armand) étaient invités par la Fabrique à réfléchir sur le futur de la paroisse Saint-Philippe et son église. Les marguillers s'étaient donné trois mois pour trouver un projet financièrement rentable pour couvrir les frais liés à la propriété et au culte faute de quoi il faudrait envisager la vente de l'église, de ses biens et de son terrain attenant.

Un an plus tard, qu'en est-il ?
— La Fabrique attend la décision du diocèse.

C’est ce que j'ai eu comme réponse, encore dernièrement. 

Que s'est-il passé depuis un an dans ce dossier ? Officiellement, on en sait peu de choses. Aucune information n'émane publiquement depuis plusieurs mois des instances concernées : ni de la Fabrique qui l’administre, ni de l'Unité pastorale des Frontières dont fait partie Saint-Philippe, ni de la Municipalité de Saint-Armand où elle est située, ni du diocèse dont relève la paroisse pour le culte. 

Qu'adviendra-t-il de la dernière des sept églises chrétiennes de Saint-Armand encore fréquentée ? Ce sont donc les autorités ecclésiastiques du diocèse de Saint-Hyacinthe dont l'évêché est situé à une cinquantaine de kilomètres d'ici, qui en décideront, semble-t-il. La Fabrique et la Municipalité auraient-elles baissé les bras ? 

Triste perspective si cela s'avère exact et se concrétise par la vente de ce patrimoine à des intérêts privés ayant peu d'accointance avec l'historique spirituel et communautaire de ce lieu, unique témoin public encore debout de l'établissement de francophones sur la côte est de la baie Missisquoi. 

Sanctuaire Notre-Dame-du-Laus
(Carte postale datant des années '40)

L'église était autrefois, ici comme ailleurs, un lieu de rassemblement à la fois citoyen et religieux dans chaque quartier, dans chaque village; Saint-Philippe fut longtemps un lieu de pèlerinages. On l'oublie, on le renie parfois; seuls les cimetières nous le rappellent silencieusement. La solidarité intergénérationnelle fait de plus en plus place au chacun-pour-soi. Partage et entraide entre tous ont été remplacés par la recherche du profit et du confort personnel par une minorité favorisée indifférente au sort d'autrui. 

Oui, bien triste perspective à l'horizon !

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