Mot d’Angèle et de Danik au début de la dernière messe 
célébrée dans l'église
        Saint-Pierre-de-Vérone, le 27 août 2006.
    
    
       Bonjour. Merci d’être là.
Bonjour. Merci d’être là.
    
    
      Nous aurions tous préféré, ce matin, être dans cette église pour célébrer
      un événement heureux! Vendre une église, ça n’a rien d’amusant. On le sait
      bien... diverses réalités nous ont contraint à prendre cette décision
      odieuse et déchirante. On en a abondamment parlé depuis quelques années.
      On ne reviendra pas là-dessus aujourd’hui.
    
    
      Dans cette rencontre, on veut se permettre d’exprimer d’abord un chagrin.
      Cette église ressemble à une maison paternelle. Tant de souvenirs y sont
      rattachés. On y a vécu la joie des naissances et la peine, la grande peine
      des départs. On y a célébré les fiançailles et les mariages comme de
      précieuses promesses d’avenir, gages d’un surgissement incroyable de vie.
      Ici, on a fait nos premiers pas dans la foi, avec le désir de suivre
      Jésus, le grand marcheur. On a appris à donner ce qu’on avait reçu, à se
      féliciter de nos réalisations et à tenir bon quand la barque était secouée
      par de violentes bourrasques. On a fait de cette maison un lieu chaleureux
      où chacun pouvait se rassasier à la table de la Parole, du Pain et de
      l’amitié. Il est évident qu’on ne demeure pas de glace le jour où l’on
      doit quitter une telle maison.
    
    
       
    
    
      On pourrait repartir tantôt avec l’impression d’avoir assisté, une fois de
      plus, à un signe évident de décroissance. À un événement qui viendrait
      nous plaquer la réalité d’un échec et qui annoncerait la fin prochaine...
      très prochaine de l’aventure chrétienne. Il suffit pourtant de regarder
      l’histoire du monde pour découvrir qu’elle est une succession incessante
      de commencements, de développements, de fins, et de recommencements.
      L’Église, au fil des siècles, n’a pas été épargnée par ce cycle...
      semblable à celui des saisons. Les commencements sont toujours emballants;
      les fins pour leur part sont de petites morts dont on se passerait bien.
      Des petites morts qui font appel à notre foi. Et ce qui nous permet d’y
      faire face, c’est l’espérance qui nous vient de Jésus Christ. C’est la
      conviction que ces petites morts peuvent être l’occasion d’une
      renaissance, l’occasion d’une explosion de vie insoupçonnée et inattendue.
      Comme celle qui attendait Marie de Magdala et les autres disciples... un
      certain matin de Pâques.
    
    
       
    
    
      Dans l’histoire d’Israël, le peuple a perdu son Temple deux fois. À chaque
      fois, ce fut une expérience déroutante et très douloureuse, mais aussi
      l’occasion d’un renouveau intérieur incroyable. Dans la forêt, l’arbre qui
      tombe fait beaucoup plus de bruit que les milliers de surgeons qui lèvent
      doucement à ses côtés. Mais cette chute peut être pour ces surgeons une
      occasion inespérée pour sortir de l’ombre et trouver leur place au soleil.
    
    
       
    
    
      Ce que nous vivons en ce moment est peut-être un appel, pour les gens de
      cette communauté de Saint-Pierre-de-Vérone à Pike-River, à s’associer à
      une ou à d’autres communautés pour être plus forts, pour y trouver un
      dynamisme neuf et un élan nouveau. Et la présence solidaire, ce matin,
      d’une organiste de Saint-Ignace, d’une animatrice de Bedford, d’une
      chorale de Saint-Armand et de Philipsburg et de plusieurs personnes des 5
      autres paroisses de notre Unité en est peut-être le plus beau signe.
    
    
       
    
    
      Dans un psaume que nous connaissons bien, il est dit: «Si je traverse des
      passages difficiles, je ne crains pas, car tu es avec moi, ton bâton me
      guide et me rassure». Mgr Lapierre, aujourd’hui, vous êtes pour nous signe
      du Christ pasteur qui nous accompagne dans ce passage difficile, nous
      guide, nous rassure et nous invite à nous tourner vers l’avenir avec
      confiance. L’Esprit nous devance, nous irons là où il nous conduira.
    
    
       
    
    
      C’est avec Jean Girard, un fils de cette communauté; avec S. Fernande
      Boucher, S. Lucette Tougas et S. Marie-Thérèse Moreau, trois filles de
      cette communauté, avec les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe qui
      ont longtemps oeuvré ici. C’est tous ensemble que nous voulons rendre
      grâce à Dieu aujourd’hui pour tout ce qui s’est vécu de beau, de grand et
      de bon dans cette église. 
    
    
      Bonne célébration.